Yon Jou pou Hayiti :
Éveillons Notre Fierté, Construisons Demain

Port-au-Prince : 200 volontaires redonnent vie à une rue emblématique de la capitale

Port-au-Prince, Haïti – Un souffle nouveau a traversé la capitale ce week-end, alors que 200 volontaires se sont réunis pour une initiative citoyenne majeure : le nettoyage complet d’une rue emblématique de Port-au-Prince, autrefois négligée, aujourd’hui métamorphosée.

Ce projet, né d’un élan collectif, a transformé ce qui était un espace abandonné et envahi par les déchets en un lieu de fierté communautaire. Située près d’un ancien fort historique, dans un quartier chargé de symboles, cette rue représentait autrefois la dégradation urbaine et le manque d’entretien des espaces publics. Grâce à l’engagement des habitants, elle est devenue un exemple concret de résilience et de solidarité.

Une mobilisation citoyenne impressionnante

Dès les premières lueurs du jour, des jeunes, des adultes, des commerçants, des étudiants, des artistes et même des enfants ont retroussé leurs manches pour participer à l’opération. Équipés de balais, de pelles, de sacs-poubelle, et parfois simplement de leur bonne volonté, les volontaires ont ramassé des tonnes de détritus, repeint les murs, défriché les bas-côtés et aménagé des bancs et espaces verts improvisés.

L’initiative a été soutenue par plusieurs organisations locales, mais c’est surtout l’énergie des citoyens qui a porté le projet. « Ce n’est pas seulement une question de propreté. C’est une question de dignité, d’identité, de respect pour notre histoire et notre environnement », témoigne une habitante émue.

Un symbole fort dans une ville en quête de renouveau

Le lieu choisi ne l’a pas été au hasard : cette place publique, jadis lieu de rassemblement, avait sombré dans l’oubli et le désordre. En la nettoyant et en la restaurant, les bénévoles ont voulu rappeler l’importance des espaces communs dans la construction d’une société plus unie.

L’opération ne s’est pas arrêtée au nettoyage. Des fresques murales ont été peintes, des messages de sensibilisation à l’environnement ont été affichés, et une cérémonie symbolique a été organisée pour marquer la renaissance du lieu. Certains parlent même de transformer la rue en zone piétonne artistique, accessible à tous.

Un appel à l’action nationale

Ce geste fort envoie un message clair : le changement commence par chacun d’entre nous. Alors que Port-au-Prince est souvent pointée du doigt pour ses défis urbains, cette initiative prouve que l’espoir est encore possible, que les citoyens sont prêts à agir lorsque les conditions s’y prêtent.

Les organisateurs souhaitent que ce projet inspire d’autres quartiers, d’autres villes, et pourquoi pas une dynamique nationale autour de la réhabilitation des lieux publics. Ils appellent les autorités à prendre acte de cette mobilisation et à soutenir les futures initiatives similaires.

Port-au-Prince reprend vie, un balai à la fois.

500 arbres fruitiers plantés : une initiative verte pour les écoles rurales haïtiennes

Haïti – Une bouffée d’espoir et de verdure souffle sur plusieurs écoles rurales du pays. À travers une initiative citoyenne et communautaire, 500 arbres fruitiers ont été plantés autour d’établissements scolaires, mais aussi dans des jardins privés, combinant sécurité alimentaire, éducation environnementale et embellissement des espaces éducatifs.

Ce projet novateur vise à réconcilier l’environnement avec l’éducation, en transformant les cours d’école en véritables jardins vivants et productifs.

Des fruits pour demain… et des leçons pour aujourd’hui

Manguiers, avocatiers, citronniers, goyaviers, corossoliers — autant d’espèces locales qui ont été soigneusement sélectionnées et plantées autour des écoles rurales, avec l’aide des élèves, des enseignants, des parents et des agronomes volontaires.

L’objectif est multiple :

• Renforcer la sécurité alimentaire dans des zones souvent isolées, en offrant à moyen terme des fruits frais aux cantines ou aux familles ;
• Sensibiliser les enfants à l’environnement en leur apprenant à entretenir, arroser et protéger les arbres ;
• Créer des espaces verts agréables et utiles, loin du béton et de la poussière.

« Ce n’est pas seulement un arbre qu’on plante. C’est un futur qu’on prépare », déclare un directeur d’école impliqué dans le projet. Les élèves, eux, s’investissent avec enthousiasme, chacun adoptant “son” arbre, qu’ils suivent au fil des saisons.

L’environnement au cœur de l’éducation

En intégrant l’agroforesterie dans les écoles, cette initiative veut faire de l’éducation environnementale une pratique concrète et quotidienne, et non un simple chapitre de manuel scolaire. Les plantations s’accompagnent d’ateliers sur la biodiversité, la gestion durable des ressources, et l’impact des arbres sur le climat.

Les enseignants rapportent déjà un impact positif sur le comportement et la curiosité des enfants, qui observent la nature avec de nouveaux yeux.

Une démarche qui pousse à l’action

Cette opération n’est que la première étape d’un programme plus large, qui prévoit la plantation de milliers d’arbres dans d’autres zones rurales et périurbaines, en priorité autour des écoles, des églises et des centres communautaires. Les porteurs du projet souhaitent aussi encourager les familles à reproduire ce geste chez elles, en les accompagnant techniquement et logistiquement.

« Un arbre fruitier chez soi, c’est un garde-manger, une pharmacie, une ombre, un trésor », rappelle une agronome bénévole.

Une Haïti qui se régénère par la terre

Dans un pays fortement touché par la déforestation, les crises climatiques et l’insécurité alimentaire, ce type d’initiative représente une réponse locale, simple et durable à des enjeux globaux. En semant des arbres aujourd’hui, ce sont des générations entières que l’on nourrit et que l’on sensibilise à la préservation de leur environnement.

Avec 500 arbres plantés, c’est plus qu’un verger : c’est un acte de foi dans l’avenir.

Repas solidaires : 350 familles nourries dans un esprit de dignité et de partage à Port-au-Prince

Port-au-Prince, Haïti – Ce dernier samedi du mois, la solidarité a pris une saveur toute particulière dans les rues de la capitale. Une initiative citoyenne chaleureuse et humaine a permis de distribuer des repas chauds à plus de 350 familles, dans un climat de respect, de dignité et de partage.

Portée par des bénévoles, des associations locales et des habitants engagés, cette action s’inscrit dans une volonté de répondre à la précarité alimentaire croissante qui touche de nombreuses familles haïtiennes. Mais au-delà du simple acte de nourrir, l’objectif est clair : restaurer un sentiment d’appartenance, d’écoute et de reconnaissance humaine.

Des repas faits avec cœur… et produits locaux

Ce qui rend cette initiative encore plus forte, c’est l’attention portée à la qualité et à l’origine des plats servis. Les repas distribués ont été préparés à base d’ingrédients locaux, achetés auprès de petits producteurs et marchandes des marchés de la ville. Au menu : du riz national, des légumineuses, des légumes pays, des sauces savoureuses et parfois même un petit dessert local — preuve que la générosité peut aussi rimer avec gastronomie locale.

« Ce n’est pas une soupe populaire. C’est un repas préparé avec respect, comme on le ferait pour sa propre famille », explique une cuisinière bénévole, les mains encore pleines d’épices et de fierté.

Plus qu’un repas, un moment de fraternité

Sur place, l’ambiance est conviviale. Les files sont longues mais bien organisées, les échanges sont empreints de bienveillance. Des tentes ont été installées, des enfants rient, des bénévoles circulent avec des plateaux, et personne n’est stigmatisé. Le mot d’ordre : servir avec respect, sans jugement.

« Nous voulons que chaque personne reparte le cœur rempli, pas seulement le ventre plein », témoigne un coordinateur du projet. Cette philosophie se traduit par des gestes simples mais puissants : un sourire, un mot gentil, un moment d’attention.

Une dynamique qui grandit

Ce repas solidaire n’est pas une première. L’initiative a commencé il y a quelques mois avec quelques marmites et une trentaine de familles. Aujourd’hui, ce sont plus de 350 foyers qui bénéficient de ce soutien mensuel, et les organisateurs espèrent étendre leur action dans d’autres quartiers de la ville, voire dans d’autres communes.

Ils lancent aussi un appel à l’implication de chacun : restaurateurs, cultivateurs, citoyens ordinaires, commerçants ou institutions, pour soutenir et pérenniser l’élan.

Une ville qui se nourrit d’espoir

Dans une période où les difficultés économiques et sociales frappent fort, ce type d’initiative montre que la résilience haïtienne n’est pas qu’un mot, mais un acte quotidien. Ces repas ne sont pas qu’un soulagement temporaire, ils sont le symbole d’un tissu social qui refuse de se déchirer, d’une communauté qui croit encore en elle-même.

À Port-au-Prince, le partage reste l’un des ingrédients les plus puissants pour faire face à l’adversité.